L’école "Bricabracs" me semble bien aller dans le sens de ce que j’ai appelé "une école du 3ème type", c’est à dire un autre monde, une autre planète (référence à "Rencontre du 3ème type", Spielberg). D’autres ailleurs l’ont appelé "école démocratique", "école dynamique", "écoles Sudberry" aux Etats-Unis... C’est le unschooling à l’école (pas d’école à l’école) ! En fait, ce ne sont plus vraiment des "écoles", ni des pédagogies à appliquer. Ce sont des espaces que peuvent s’approprier des enfants et des adolescents et dans lesquels ils vont pouvoir vivre, vivre et faire librement en même temps que s’auto-organiser pour que cela soit possible, les adultes n’apportant que les moyens et étant surtout une aide et un recours.
Il a fallu longtemps pour qu’on admette qu’apprendre c’était se construire les outils neurocognitifs permettant d’être et d’agir de façon autonome mais parmi et avec les autres, dans le monde (la société) où une date de naissance fait entrer. Nous savons aujourd’hui que ces outils, qui sont aussi des outils sociaux, se construisent naturellement dans les interactions avec un environnement et les interrelations rendues possibles dans des cercles qui s’étendent sans fin. Ces outils je les ai appelés les langages.
L’important dans une école du 3ème type, qui n’est qu’un espace parmi et en relation avec les autres espaces sociaux, est donc les conditions et l’environnement dans lesquels vont pouvoir vivre ensemble des enfants et des adolescents, environnement et conditions qu’ils n’ont pas forcément tous par ailleurs (c’est là seulement que se trouve l’inégalité et c’est dans cet espace qu’elle se résorbe, les potentiels étant les mêmes pour tous). Il suffit de se souvenir comment et pourquoi tous les enfants apprennent à parler.
Il me semble que c’est bien la perspective vers laquelle Bricabracs veut aller et je l’encourage dans cette aventure parce que c’est toujours une aventure collective.

Bernard Collot
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