Du plus lointain de nos rêves...

Le poulpe vous remercie !

Bricabracs poursuivra sa route à la prochaine rentrée de septembre 2018.

20 enfants et 17 familles participent à cette création pendant qu’une vingtaine d’autres attendent qu’une place se libère.

C’est aussi : une formation éducative de stagiaire ou de visiteur testant leurs ateliers éducatifs,

un accompagnement social de famille et de personnes en recherche de confiance en eux ou d’aide à l’écriture par exemple, une petite équipe de bénévoles engagés dans la responsabilité de cette aventure, accompagnés par une vingtaine d’individus actifs sur qui peuvent compter les éducateur-enseignants, pédagogues sociaux, garants du bon déroulement des activités tentaculaires du poulpe Bricabracs

Trois éléments retiennent notre attention en cette fin d’année 2017-2018 :

• Le nombre de demandes venant de familles en situation de blocage dans le système d’Etat augmentent. Ce ne sont pas des familles qui cherchent un autre système, une autre voie qui serait plus proche de leur propre politique éducative. Non, ce sont des personnes en détresse au regard de la situation de rupture de leur enfant vis à vis de l’école. Ce fut encore le cas en mars dernier où nous avons accueilli en cours d’année un enfant de 9 ans. Alors que le printemps sonnait à notre porte, lui, refusait de laisser le moindre brin d’un parfum d’enthousiasme vers le savoir, qualifié de scolaire. Avec l’aval d’une inspectrice, accord inutile du point de vue du droit, mais remarquable du point de vue du pragmatisme, c’est toute une famille qui se redresse. Nous l’en remercions et restons ouvert à un partenariat plus approfondi avec l’Education Nationale.
  

• Un autre élément nous fait dresser l’oreille. A l’occasion de fêtes, de portes ouvertes, nous rencontrons des élus, des personnes actives dans les conseils citoyens. Tous nous envoient une image positive de notre action : l’attention et le temps porté aux enfants sans concession sur la qualité et le labeur à fournir, la petite structure et son multiâge favorisant la proximité humaine, l’implantation d’un milieu ouvert, en zone urbaine sensible, à l’image de l’école publique du village qui devenait milieu de vie et de rencontres.

• Enfin, le troisième élément, c’est celui de la confiance. Nous entamerons notre quatrième rentrée en septembre 2018. Notre 3ème rentrée avec un effectif de 20 enfants (première année à 10). Or cette année, l’ensemble des familles inscrites en 2017-2018, renouvelle son inscription et pour certaines y inscrivent la fratrie. Notre généreux hôte, l’église protestante unifiée de la paroisse Terre Nouvelle, nous renouvelle sa confiance pour 3 ans. Des personnes de passage, ayant suivi notre aventure, ou en ayant entendu parlé plus récemment, nous offrent leur aide matériel ou intellectuel. Pour la 3ème année consécutive, nous accueillons des stagiaires de l’IRTS (Institut régional des travailleurs sociaux), Educatrice de Jeunes Enfant en formation, signe si l’en est de notre ancrage social. Enfin, une quarantaine de donateurs mensuels restent engagés, dont certains depuis le début, pour faire vivre cette autre possibilité de faire de l’éducation et du social tout en s’attelant à la question d’une économie solidaire, coopérative et créative.

A l’heure où l’Etat semble s’inquiéter du nombre de création d’écoles hors contrat et ne trouver comme seule réponse que la promulgation d’une nouvelle loi, nous répondons qu’au contraire il devrait soutenir les expérimentations qui tentent d’autres voies pour un service public réellement attentif au caractère social et laique de sa mission.

Osons reprendre à notre compte tout en les ajustant à notre période de vie, les expériences de pédagogues* du siècle dernier, dans la globalité de ce que représentait leurs propositions de changement de paradigme et non par la petite lorgnette des outils pédagogiques qu’ils ont diffusé. Une éducation à l’incertitude, souple et persévérante, à tâtons de nos multiples tentacules de poulpe Bricabracs.

_{*Par exemple, Janus Korscak, Célestin Freinet, Héléna Radlinska, Paulo Freire, Sébastien Faure, Joseph Jacotot… expérience de l’école Bonnaventure (Oléron), lycée expérimental de Saint Nazaire, de Paris, l’école du 3ème type de B Collot et JM Calvi, les expériences plus récentes d’Intermede Robinson de L. Ott, etc. …pour ne citer qu’eux. Il y est question de droits des personnes, l’enfant en faisant partie et de responsabilité des adultes, éducateur garant - d’un travail-labeur qui serait à la fois répétition, entrainement et émotion - de petites structures et de mutualisation - de désacralisation du savoir dont l’enseignant ne serait plus le seul dépositaire - de socialisation de l’éducation (pédagogie sociale) qui prend en compte l’individu et ses milieux de vie tout en donnant l’accès à tou.te.s - un milieu éducatif fait d’individuation, le collectif se nourrissant des personnes et réciproquement – des enseignants-éducateurs, garant, polyvalent dans leurs taches à accomplir.}