Des luttes plutôt infructueuses en tant que parent d’élève, élue municipale ou militante politique, une prise de conscience d’un décalage de plus en plus flagrant entre mes aspirations éducatives et la réalité du système scolaire. Mes questionnements sur l’école s’accompagnent de nombreuses lectures. L’une d’entre elles m’a particulièrement aidée à penser autrement, à oser faire le pas d’un choix alternatif.
« ... Et je ne suis jamais allé à l’école » d’André Stern
chez Actes Sud, 2011–163p. –22€
« André Stern, la quarantaine, raconte son « enfance heureuse », ses origines, ses journées, ses passions, ses métiers... sans être jamais allé à l’école. Il relate comment, dans son enfance, avec l’accompagnement empathique de ses parents, il suit des « cours » de maîtres qu’il s’est choisis, notamment en danse, en dinanderie, en photographie. Mais aussi ses passions pour le Lego, les autos, la magie, les hiéroglyphes, la musique, le théâtre, la lutherie, le journalisme.... Il analyse et reconstitue comment, en vivant cette vie, il a appris à lire, à calculer et à raisonner, à écrire, à parler plusieurs langues, à maîtriser l’informatique... Dans la parte finale, il répond aux questions qu’on lui pose souvent : la socialisation, la motivation des parents, la crise d’adolescence, le « passage » à la vie active, les idées fausses...
Il ne prône, pour autant, ni la déscolarisation, ni l’instruction en famille : il témoigne simplement qu’une « éducation » véritablement autre est possible. »
JP Lepri
Peut-on encore espérer quelque chose de l’éducation nationale, quand on rêve d’une école « différente », alternative, juste à l’écoute des besoins des enfants et où on peut apprendre à son rythme, l’autonomie, la responsabilité, le respect de l’autre quel que soit son âge, la confiance en soi, la bienveillance, la vie en collectivité, dans la coopération, pour construire si possible une société plus juste et plus fraternelle (sororelle ?!) ? Bien sûr, l’école est un service public, un bien commun, précieux. Avec des enseignant-e-s qui y croient encore, certes, mais de moins en moins nombreux et souvent fatigués, usés par la « matrice ». Dans ce contexte, comment arriver sans douter, à envoyer ses enfants passer de longues journées dans un lieu où règne la loi du plus fort, où pleuvent encore les punitions générales, où la démocratie n’existe qu’en théorie, où les pédagogies n’ont rien d’actives, où les rythmes n’ont rien à voir avec les besoins des enfants, où la compétition est la règle,...Dans cette incertitude liée à une certaine colère doublée d’une impuissance récurrente, ce livre interroge et fait du bien. Il rappelle que l’on n’apprend que quand on est enthousiaste, à tout âge, que l’apprentissage n’est pas forcément linéaire, qu’il n’y a pas que les dictées et le calcul dans la vie et qu’une vie d’enfant mérite sans doute mieux qu’un formatage élitiste pour devenir un petit soldat du capitalisme durable ! Alors place à l’imagination, à la création, aux solidarités, voire à l’autogestion (soyons fous-folles !) pour faire autrement, s’organiser pour ne plus subir.
Créer c’est résister, résister c’est créer…(citation du CNR, conseil national de la résistance, de Gilles Deleuze ou titre d’un livre de Miguel Benasayag…au choix !)
Magali, membre de l’équipe de coordination Bricabracs.
L’été est là..... nous sommes tout près du but... pour autant, notre espace éducatif deviendra-t-il réalité dès le 1er septembre ?
Quelques embûches nous freinent, nous retardent.
Les démarches concernant le TGI dont on attend toujours l’attestation, les travaux qui seront faits au local, mais qui prendront plusieurs semaines, ....
On a tout fait pour être prêts, on y travaille depuis des mois, on y est presque, .....on effleure l’ouverture de la porte de ce nouvel espace éducatif.... mais on dirait que s’y prête le jeu du chat et de la souris, ... on est près de la serrure, mais il nous manque encore la clé !
Nous avons revisité le local il y a quelques jours, et nous nous sommes projetés dans cet espace comme s’il vivait déjà, nous l’avons imaginé habité avec ces petits hommes et femmes en devenir, grouillant de vie, d’animation, d’éclats de voix, de rires, de cris, ....
De déplacements de ces enfants s’appropriant les différents endroits....
Peu de choses à aménager sur ces 115 m2, quelques travaux à prévoir, et le local devient rapidement un lieu de vie composé de 5 espaces.... le luxe penserez-vous ?
Non, juste un espace comme il se doit, comme il devrait exister partout pour une vingtaine d’enfants maximum.
La chaleur est pesante dans notre ville de Marseille ces jours, mais elle n’est pas la seule à l’être… La déception de ne pas pouvoir tenir le délai que nous nous étions fixé, malgré notre hargne sans relâche depuis début novembre 2014 pour mener à bien ce projet, pour qu’il démarre dès la rentrée 2015....
La fatigue et le surmenage l’emportent sur l’enthousiasme qui nous a habité sans discontinuer toute l’année. Moins présent pour ces raisons, il est cependant toujours là, mais il a besoin de repos, comme nous !
Coup de blues accompagné d’ une petite larme de stress parfois, des difficultés à trouver le sommeil, tout cela génère aussi quelques moments de tensions, de doutes .… nous sommes humains, et notre sensibilité est un peu sur la corde raide en ce moment.....!
Ce n’est qu’un passage, nous avons besoin de vacances, ... c’est tout !
Nous ne pourrons probablement pas démarrer le 1er septembre, mais..... nous démarrerons quelques semaines après.
Voilà tout !
Marie Claude, membre du bureau collégial Bricabracs
61 rue Consolat 13001 Marseille
Tél : 07 66 25 13 20
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