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Causeries

La routine

"Je m’ennuie… c’est la routine" (1)

S’ennuyer, ne rien faire, répéter les mêmes actions tous les jours…
Depuis deux semaines à peu près, il n’y a pas eu d’activités particulières d’organisées. Pas d’événements, pas de cabane, pas de visiteur proposant une activité, pas de sortie…
Pris dans la surenchère d’activisme certains enfants en auraient oublié qu’ils pouvaient aussi se mouvoir par eux même, choisir et agir, tout en étant contraint à la répétition de certaines actions quotidiennement : se réunir, discuter, présenter ses créations, faire ses travaux obligatoires (écrire, lire, mathématiser, dessiner), être de service (vaisselle, nettoyage, rangement, distribution des repas). La routine quoi…

Ca n’émerveille pas, ça ne fait pas dans le clinquant, mais sentir des moments de répétition, de calme, où les choses se (re)posent, se calment, se réfléchissent, ça construit aussi…
Ne rien leur proposer, les laisser aller et maintenir le métronome. Tenir le geste artisanal : viens dessiner, viens ranger, viens écrire, viens finir ta construction, viens… viens ...viens… et comme l’autre routine, c’est de se questionner, de présenter ce qui a été fait, et bien il émerge toujours des nouveautés pour les unes et les autres, et ce, malgré l’impression routinière.

L’artisanat éducatif revient à sentir le matériau respirer, que ce soit les personnes ou le collectif. Il est possible d’agir en intervention ou non intervention au moment où cela semble opportun. Là, on peut glisser des propositions (ton texte, ça pourrait se transformer en théâtre d’ombre ? Idée lancée à une enfant perdue dans la routine) ou injonctions ( venez avec moi, je vous lis un livre dehors !. Ordre donné à deux jeunes enfants au bord de la crise de nerf.) ou garder le silence et laisser agir. (rencontres au jeu d’échec)

Or les adultes sont souvent pris dans cette surenchère d’activités : on fait un atelier ! Ça leur fait plaisir, ils aiment ça...(les adultes ou les enfants ?) ou alors c’est le laisser faire permanent. Le naturalisme, on ne touche plus à l’enfant. On a l’impression que l’enfant est pris dans ces « « open 24/7 » 24h sur 24, 7 jours sur 7 […] l’idéal d’une vie sans pause, active à toute heure du jour et de la nuit, dans une sorte d’état d’insomnie globale »(2)
A Bricabracs, on assume d’être artisan d’un complexe prenant en compte la personne, la situation et le collectif, en agitant le drapeau du questionnement permanent.
« Le plus important [étant] de créer d’abord le collectif » dit Ivan Akimov, [...] Tout le reste y compris la technique, le répertoire, l’habileté et la qualité, en découleront. »(3)
Venez donc vous installer un instant sous le rhizome. Prendre l’air de la routine...

Erwan - Educateur-Enseignant-Coordinateur

1. parole d’un enfant des Bricabracs à ses parents.
2. 24/7 le capitalisme à l’assaut du sommeil, Jonathan Crary, Ed La Découverte -coll. Zones
3. cité dans un article de Laurent Ott

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