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Causeries

attention ... parents !

Y en a pas un sur cent et pourtant ils existent...

Ces parents qui sont inquiets et transmettent leur inquiétude aux enfants.
Ces parents qui voudraient bien faire la classe, jouer aux maitres et à la maitresse, mais qui n’osent pas, ou qui ne peuvent pas, métro boulot dodo
alors ils disent, prescrivent, enjoignent de ... à ce bon enseignant précepteur, qui s’exécute, pour une sauce aux petits oignons des adultes.
Ou alors ils se font leur propre sauce rejetant ce zazou d’éducateur patenté. A nous la liberté, nous sommes les garants du bien être de notre progéniture, hors de nous point de salut.

Depuis 2 semaines c’est autre chose que je vis.
C’est une construction en commun, avec une position annoncée, assumée et claire de la présence d’un éducateur, ma pomme.
Je retrouve ce que j’avais ressenti dans le service public il y a quelques années en 2005-2006, à l’école de la Rue de La Paix, zep du 6ème arrondissement marseillais où nous avions réussi avec quelques parents à construire, tout en gardant nos domaines d’intervention. Nous parvenions à un savant et complice entretien de relation en vue du même intérêt pour l’enfant. Ce n’était pas l’école des parents, ni celle de l’enseignant, mais celle d’un public réuni pour construire un bien commun favorisant l’émancipation des enfants. L’institution l’a mal pris, ça s’est mal fini.

Pour nous, 10 ans après, ça commence plutôt bien. Oh, ce n’est pas un long fleuve tranquille. Nous avons des débats, des conflits, des silences, des contradictions. Mais je trouve que ce groupe de parents est épatant. Surprenant même. Je ne pensais pas que cela soit aussi favorable vu le contexte. Cela dépasse d’ailleurs les seuls parents dont les enfants sont inscrits.
Par exemple, l’autre jour c’est un père et son enfant non inscrit qui arrivent sans prévenir. On vient voir, on avait suivi l’histoire dans le 3ème arr et puis on a laissé filer. Mais ça nous intéresse. On peut rester un peu... ils y ont passé la journée... discussion, participation emmenant les enfants ramasser des amandes... proposant ses services pour une autre fois...
Une autre qui n’a finalement pas inscrit son enfant en raison de la distance, reste engagée, pour le moins. La voilà membre du bureau de l’association, ce qui n’est pas une mince affaire avec les zazous que nous sommes.

Les autres, ceux dont les enfants sont là. Ceux qui viennent tous les jours humer le bon air. Il n’y a pas un jour où une intervention n’a pas lieu.
Proposition de matériel, de bricolage, de nettoyage, de couture, de lien avec la structure, de recherche de solution, d’écoute, de disponibilité, de confiance, de critique, de questionnement...
CertaineEs sont même un peu pressés d’en découdre. Leur coté enseignant à la maison. Ben oui, je prends de la place...quand est ce que je peux venir faire mon atelier dit maiiiiitre ?
Ca va venir... d’ailleurs ça y est, c’est prévu pour vendredi matin...
mais ce n’est pas votre atelier, c’est une situation des enfants que j’estime intéressante à utiliser avec vos talents déclarés...
A ce stade là, ce n’est plus une question de parent, c’est une question d’implication dans l’accompagnement à l’émancipation des enfants. Cela concerne n’importe quelle personne passant dans ce milieu.
Je pense que c’est cela qui est finalement le plus intéressant actuellement. Sentir les parents qui se jaugent eux mêmes. Se mettre à distance de leur enfant, s’en remettre à l’éducateur et n’intervenir que sur l’ensemble des domaines aidant à améliorer l’espace. Ou piaffer d’impatience pour y aller, intervenir enfin auprès de son enfant et des autres. Où y être et chercher la bonne distance entre ses positions du domaine privé et ceux d’un lieu commun, collectif, érigeant d’autres habitus dont ils ne sont pas toujours au fait... mais dont ils sont particulièrement respectueux par leur approche attentive, à l’écoute et agissante. Peut être une question de porte battante, de climat de parole ouverte, de débat et de ligne vers des possibles a priori, mais en tenant compte avant tout du contexte global des enfants et des situations sociales. Aux éducateurs coordinateurs de garantir ce climat.
L’exemple le plus marquant de ces derniers jours fut pour moi la question du repas. Lors d’une réunion, la majorité des familles était prête à organiser à tour de rôle la prise en charge des 10 repas. Or je sais aussi que cela va être impossible pour l’une d’entre elle. Le dire, sans stigmatiser, mais en faisant comprendre que pour certainEs familles ce sera socialement difficile, c’est justement donner des infos pour chercher une solution plus juste. Ce qui fut fait, certaines acceptant de prendre plus souvent en charge... moyennant des ajustements (préparer ensemble la liste des menus, défraiements, gamelle adaptée et commune pour le transport, etc.).

Ca ne bloque pas, ça cherche des solutions en tenant compte des unEs et des autres, en conscience de l’ampleur de la tache, sans crainte des désaccords possibles.
Tout cela, me semble t il, et sans effacer les conflits, avec un bon paquet d’entraide...
... Un facteur de l’évolution (Kropotkine)

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